Comme l'année dernière, je me suis
réinscrit sur la MB Race, une course ultra longue distance VTT qui a
lieu dans le domaine du Mont Blanc ( Megève / Combloux).
Le
principe est toujours le même, tout le monde s’élance en même temps au
départ à 6h00 et choisi de continuer ou non après 70 et 100km, pour
finalement boucler les 140km et 7000m de dénivelé.
La MB Race est réputée comme la course la plus difficile au monde et c'est aussi une manche de la coupe du monde VTT marathon.
Cette année le départ se faisait à Megève, avec l’arrivée du 70km à Megève, puis l’arrivée du 100km à Combloux, et enfin l’arrivée du 140km à nouveau à Megève.
Vendredi 6 juillet,
veille de la course, j'avais posé un jour pour préparer mes affaires,
charger la voiture et monter à Megève. J'ai récupéré mon dossard et ma
plaque de cadre, assisté au briefing de course et je suis vite rentré au
camping préparer le vélo, faire un repérage des points de
ravitaillement pour mon père qui gère l'assistance de course et me
coucher tôt.
Samedi matin; WAKE UP, 4h00!! ca
piiique mais pas le choix, d’ailleurs tout le camping s'est réveillé à
4h00 du matin, bizarre ^^
5h20, je quitte le camping pour aller sur la ligne de départ (4km pour l'échauffement)
5h40,
je suis dans le SAS prioritaire juste derrière le SAS des Élites. Ma
demande pour le SAS prio avait heureusement été acceptée par
l'organisation. Qui dit sas prioritaire dit bon départ et aussi permet
d'éviter les bouchons.
Il reste moins de 2min
avant le top départ, BO de « Requiem for a dream » à la sono pour en
rajouter une couche, et comme l'année dernière cette BO me donne des
frissons et fait monter l'adrénaline ... puis vient le départ.
Les premiers 15km défilent à toute vitesse, je contrôle et je suis en forme.
L'ascension du col du Jaillet est la première difficulté de la journée.
Arrive la descente, j'étais prévenu, la MB
c'est chaud chaud en technique mais là... c'était juste affreux. On
s'est retrouvé dans une partie boueuse, technique et glissante où tout
le monde cherchait à prendre le dessus sur l'autre. Je prend des
risques, trop même, je tombe, rien de grave, je finis la portion à pied
et ça repart.
Au km 32 j'ai un bidon qui m'attend, synchro avec mon père sur le bord de route.
La
suite se passe sans encombre, j'avale le dénivelé, je remonte sur des
concurrents, quelques fautes dans les descentes mais je ne perd pas
énormément de temps. J'arrive à Praz sur Arly au km 45, mon père
m’attendait encore, il me fait le nettoyage rapide de la chaîne et des
pédales ce qui me laisse 3min pour un arrêt ravito.
Je suis largement dans les temps pour envisager un 140km et ça me rebooste.
De
Praz sur Arly à Megève, il reste 25km pour boucler le 70km mais encore
un gros morceau à grimper. Je vais vite déchanter, pendant la montée je
fatigue, on est en plein soleil et je meurs de chaud. Je progresse quand
même et j'arrive en haut du Mont de Vorès à 2050m d'altitude. A cette
hauteur on a la plus belle vu au monde, paysage à couper le souffle, je
touche le Mont Blanc du bout des doigts mais impossible de profiter plus
longtemps du paysage.
J'attaque la
descente, mais là c'est le drame... j'ai plus de frein arrière, j'avais
senti qu'il faiblissait mais ce n'était pas encore la catastrophe. J'ai
eu tort... et à ce moment là j’étais à 2000m d'altitude avec zéro
freinage arrière. Le métal des plaquettes frottait sur le disque et
provoquait le pire des sifflements aigu.
J'ai tout descendu
avec le frein avant, vitesse réduite et avec le maximum de précaution
pour arriver en bas 1h plus tard totalement dégoûté.
Je
passe la barrière du 70km pour m'engager sur le 100km. Je m’arrête sur le stand d'assistance
technique Shimano et je repars 30 min plus tard après changement AV / AR par le technicien Shimano.
Il est 14h, il me reste 2h30 pour passer la barrière horaire au 100km pour le 140km mais Il y a peu d'espoir.
A
présent c'est l'inconnu, l'année dernière j'étais finisher du 70km en
10h de course mais aujourd'hui j'ai enlevé 3h sur mon temps du 70km et
avec des ennuis techniques.
Je donne tout coûte
que coûte. La météo est avec moi, je suis au meilleur de ma forme, les
chemins sont secs contrairement au matin et les sensations sont bonnes.
Kilomètre
92, il est 16h00 il me reste 30 min pour 8 kilomètres ça va être tendu
et je commence à comprendre que mon rêve va s'envoler.
16h30 vient de
passer et je suis encore en haut de la dernière bosse.
Dans la
descente un gars juste devant moi crève, je décide de m’arrêter pour
souffler et je l'aide à réparer. Ce sera ma Bonne Action pour la
journée.
17h10 j'arrive à l'entrée de Combloux,
j’aperçois quelqu'un juste en face à moins de 300 mètres, je rattrape
et je sprinte pour le passer sur la ligne d'arrivée.
Je suis FINISHER du 100km avec 5000 mètres de dénivelé en 11h12min. (chiffre de la course)
J'ai 109km et 5300 mètres de D+ au compteur.
Je suis 136e scratch/220 et 10e Espoir homme.
Je suis passé par toute les émotions durant la course, des coups de moins bien et des parties où j'ai bien géré.
Cette
année j'avais un bagage physique beaucoup plus important et qui m'a
permit d’être bien dans les montée et d'aller plus loin que le 70km. Par
contre mon bagage technique est clairement perfectible avec toutes les
erreurs que j'ai faites.
Voila
deux ans que je rêve d’être finisher de cette course et me
voila parti pour une 3eme année.
Mon album photo: https://photos.app.goo. gl/8eVMHx1H9Wfkkf7W6
Très sportivement
Ludo M